Les services de Météo France Mayotte ne prévoient pas l’arrivée de fortes pluies avant le 19 février, la saison tarde toujours autant à se positionner et toute la région est aujourd’hui fortement affectée par la sécheresse…
infos Kwezi
23 Janvier 2017
Reprenons depuis le début. Le 15 décembre environ, la pluie se faisant toujours attendre à Mayotte et les réserves de la retenue collinaire de Combani étant au plus bas, un arrêté préfectoral décide d'organiser des tours de distribution de l'eau dans le sud de l'île et de reporter la rentrée scolaire du 9 au 12 janvier ( il est vrai que 4 semaines de vacances c'était un peu juste pour que le Rectorat puisse organiser une rentrée scolaire en temps et en heure !) . Et si, à Mayotte c'est possible !!!
De ce fait, pour la 7eme semaine (tout de même) tous les habitants du sud n'ont de l'eau qu'une journée sur trois. On se rassure le préfet habite le nord et peut continuer à se doucher 3 fois par jour !
Donc pendant que le sud de l'île subit la pénurie d'eau, dans le nord la vie continue comme si de rien n'était; J'exagère un peu depuis 3 jours interdiction de laver les voitures, de remplir les piscines, d'arroser etc .Il était temps.
Alors,voici pour vous, futurs expats, ce que vous ne devez pas oublier de mettre dans votre container.
Voici la liste du trousseau du parfait sourcier :
Le seau, indispensable pour les toilettes
Le baquet et la casserole pour se laver et la bouteille pour le rinçage.
Pour la cuisine, les bouteilles de 5 l (bien les conserver, elles sont rares sur l'île ).
Et enfin, la poubelle en vue du durcissement des tours de distribution de l'eau. Car celà va arriver évidemment ! Parce que n'espérez pas en trouver à Mayotte. Nous avons fait tous les bazars indiens de l'île pour la trouver, C'était la dernière !!!!!!!!!!!!
9h30: Le Projet d’Action Stratégique de l’Etat à Mayotte évoquait dés 2013 la nécessitée de construire une troisième retenue collinaire ainsi qu’une usine de déssalement dans le Sud de l’île pour prévoir les éventuels pénuries si un jour la saison des pluies venait à trop tarder. Cette attention particulière du PASEM faisait suite…aux conclusions préventives de l’assise de l’eau organisée par le SIEAM l’année précédente, c’est-à-dire dés 2012.
Votre FMM du jour traite ce sujet avec plus de profondeur.
infos Kwezi
Sur l'île, il y a 2 retenues collinaires prévues pour 200 000 habitants. Le problème c'est que nous sommes 2 fois plus nombreux avec tous les clandestins.
Celà fait des années que l'on évoque la construction de cette retenue collinaire !
Alors qu'en métropole les médias se lamentent parce qu'il va manquer d'électricité pendant 48 h, qu'il fait moins 5 ou moins 10 degrés (c'est l'hiver quoi !) ça nous fait doucement rigoler.
Parce que nous on a pas d'eau
et tout le monde s'en fou !
Tout est dit dans cet article de Metamag du 24 janvier.
C'est clair.
Michel Lhomme, philosophe, politologue ♦
Cette blague n’aura bientôt plus cours car le préfet vient de décréter, par arrêté ce vendredi, de rationner dorénavant l’eau sur toute l’île. Un ami péruvien s’étonnait il y a peu de ce rationnement et de ce manque d’eau sur l’île aux parfums. Il suffit en effet de jeter un coup d’œil sur quelques photos de Mayotte pour constater de visu qu’il s’agit d’une île verdoyante et qui doncn e peut logiquement manquer d’eau. Les bureaucrates français nous inventent donc aujourd’hui une sécheresse exceptionnelle pour justifier la crise de l’eau présente. Alors ?
Certes la pénurie d’eau actuelle est sans doute aggravée par le phénomène de la Nina qui touche l’Océan Indien et a retardé l’arrivée de la mousson alors que récemment des pluies diluviennes ont frappé par exemple la côte désertique du Pérou mais elle a aussi d’autres causes dont l’augmentation notable de la consommation d’eau pour des raisons de croissance démographique incontrôlée, l’inactivité de la SMAE (l’exploitant de l’eau à Mayotte) dont le budget dépasse pourtant celui du Conseil Général mais qui n’a pas su anticiper, prévoir et forer à tant, l’argent nourrissant sans doute d’autres mains malhonnêtes. Comme pour le scandale de la fermeture des écoles primaires depuis le début de l’année scolaire pour grève irresponsable, on osera demander mais de qui se moque-t-on enfin ?
On sait bien à la préfecture depuis des années qu’il fallait construire une nouvelle retenue collinaire (celle de Combani pour le Sud étant insuffisante) or on n’a même pas été capable de remplir les dossiers d’aide européens pour le faire. La semaine prochaine cette retenue sera lancée mais bien sûr avec les fonds européens. On prépare donc les dossiers et donc forcément cela va durer.
« Anne ma sœur ne vois-tu rien venir ? » Et la sœur Anne répondait : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie ». Cet extrait célèbre du conte Barbe bleue de Charles Perrault illustre à lui tout seul l’activité préfectorale et celle des élus. Ainsi les deux retenues de Dzoumogné et de Combani sont en dessous de la moitié de leur capacité de stockage. Il faut donc consulter peut-être d’autres chiffres. Par exemple, en une seule année, en 2016 la consommation d’eau sur l’île a augmenté de 9,7 % par rapport à 2015 (ce qui correspond à 30 000 à 35 000 m3 d’eau supplémentaire par jour). La faute c’est bien sûr une croissance démographique liée à l’immigration clandestine mais aussi à la hausse du nombre d’habitations de mieux en mieux équipées (cuisines, salles de bains, machines à laver) puisque Mayotte s’enrichit forcément avec un taux de croissance à quasi 7 %, championne en cela de la double économie et des doubles comptabilités.
Par de mauvaises habitudes (le lavage des voitures, le changement régulier de l’eau des piscines, les fuites d’eau, les robinets qu’on laisse ouverts), il y a aussi à Mayotte une surconsommation d’eau potable par rapport à l’hexagone (210 m3 par an par contrat pour 120 m3 en métropole). Il faut donc forer et au plus vite. Or aujourd’hui, le forage des nappes phréatiques ne représente que 18 % de l’accès à l’eau mahoraise. Il faut aussi rouvrir les puits présents dans les villages et les rendre potables car ils ont souvent été fermés et leur accès interdit. Quant à l’usine de dessalement de Petite Terre, on nous murmure qu’elle ne fonctionne même pas parce qu’elle coûterait trop chère ! Ce qui est sûrement vrai car le dessalement par osmose inverse n’est en réalité pas du tout rentable .
Actuellement, les « tours d’eau » ont été renforcés avec deux jours de coupure sur 3 et généralisés sur toute l’île. Le ton des communiqués préfectoraux se fait aussi plus dur et plus pessimiste mais sans aucun programme de sensibilisation d’envergure déployé réellement sur l’île. « Quand il n’y aura plus d’eau, il n’y aura plus d’eau ! » assène le préfet irrité par les mauvaises habitudes alors que les marchands de citernes se frottent les mains. Combani ne serait plus qu’à 15 % de sa capacité.
Déjà la rentrée scolaire d’hiver a dû être retardée de trois jours et hôteliers et restaurateurs sont en colère face à ce qui s’apparente bien à de l’improvisation généralisée et au refus de déblocage de fonds exceptionnels pour lancer les grands travaux de forage et la retenue. La défaillance politique de la préfecture comme des élus est manifeste. Personne n’a anticipé, n’a voulu anticipé.
Non pour le moment seul le sud de l'île est concernée par les tours d'eau, ce qui est d'ailleurs incompréensible car la retenue collinaire du nord est aussi au plus bas.
Pas de chance pour nous, la préfecture est au nord !!!