29 Janvier 2017
Après ces quelques jours à Angkor, nous prenons la direction de Phnom Penh, la capitale du Cambodge.
Phnom Penh était auterfois surnommée "la perle de l'Asie du Sud-Est ", mais ça c'était à l'époque coloniale. Il faut avouer qu'il ne reste plus grand chose de cette splendeur passée. La guerre a laissé des traces et beaucoup d'édifices religieux ont été rasés, en grande partie par les Khmers rouges.
A l'image de Bangkok, Phnom Penh devient une énorme ville asiatique , bruyante, encombrée, polluée avec des immenses gratte-ciels qui sortent de terre comme des champignons sans réel plan d'urbanisme.
Pour nous déplacer , nous avons privilégié les transports en commun.
Le chemin de fer est pratiquement inexistant, nous avons donc pris le bus et ça a été une bonne surprise.
Il y a plusieurs compagnies de bus et nous avons choisi Giant Ibis comme le préconisait le Routard. Ils ont un site internet, on peut donc réserver les billets sur le net ou par l'intermédiaire des hôtels.
Le bus est tout récent avec tout le confort : clim, wi-fi gratuite, grand écran, sièges inclinables, serviettes rafraîchissantes et petit déjeuner offert (un croissant et une bouteille d'eau) mieux qu'Air Austral et surtout beaucoup moins cher !
Le tarif : 15 dollards/personne et environ 6 h de voyage pour 350 km. Le réseau routier est bon dans l'ensemble mais il y a beaucoup de monde.
Les bus sont ponctuels. Il vaut mieux être à l'heure car ils n'attendent pas.
Quelques photos prises lors de notre pause déjeuner.
L'arrivée sur Phnom Penh. La ville est traversée par le Mekong
Le monument de l'indépendance, édifié en 1958. L'édifice représente un bouton de fleur de lotus et évoque les tours d'Angkor Wat.
A l'arrière du monument, la nouvelle statue du roi Norodom Sihanouk.
Une balade le long du Tonlé Sap qui rejoint le Mekong.
Les quartiers nord.
Le tuk-tuk nous amène jusqu'à la gare, située au centre ville. Le réseau ferré du pays se limite à 2 lignes ce qui explique la faible activité dans la gare. Les trains ne fonctionneraient que le week-end.
La gare est construite en 1932 dans un style art déco en béton armé.
Christian est entré dans la gare pour prendre quelques photos et il s'est fait sortir !
Nous poursuivons jusqu'à la grande poste, grosse bâtisse jaune du XIXe siècle, typique de l'architecture coloniale.
L'hôtel Manolis ,vieille bâtisse délabrée. C'est ici qu'André Malraux, accusé d'avoir dérobé des bas-reliefs à Angkor, fut mis en résidence surveillée.
Le marché russe, anisi nommé parce que les russes le fréquentaient beaucoup pendant la période vietnamienne. On y trouve de tout. Il est très fréquenté par les touristes.
On ne séjourne pas à Phnom Penh sans aller voir la Pagode d'Argent et le Palais Royal, mais celui-ci était fermé au public et sans préavis comme souvent. Elle date de 1962, ce n'est pas la plus ancienne de la capitale mais c'est certainement la plus luxueuse.
De nombreux tombeaux en forme de stupas qui accueillent chacun les cendres d'un souverain du Cambodge.
Tout le long du mur d'enceinte une longue fresque contenant les péripéties du Râmâyana textes fondamentaux de l'hindouisme et de la mythologie indoue).
Le musée des palanquins royaux d'enfants et de reines.
La statue équestre du roi Norodon, fondateur de la dynastie du même nom.
Si vous devez séjourner à Phnom Penh, il y a un musée qu'il ne faut absolument pas délaisser c'est le Tuol Sieng ou camp S-21.
Cet ancien lycée, construit avec l'aide des Français, devint d'avril 1975 à janvier 1979, la prison la plus terrifiante du Cambodge. des Khmers rouges.
Près de 20 000 personnes dont 2000 enfants y passèrent en y subissant les pires tortures.
Les Khmers rouges en firent un centre de purge pour leurs propres cadres. Ils y enfermèrent les opposants au régime pour n'importe quel motif. Porter une paire de lunettes signifiait être un intellectuel et devenait un critère suffisant pour être exterminé.
Nous avons fait la visite avec un audio guide. Cela en vaut vraiment la peine.
Ce bâtiment à gauche en entrant servait pour les interrogatoires, on doit plutôt dire les tortures.
Dans chaque pièce, le lit métallique sur lequel était attaché le prisonnier, les pieds croisés et les mains attachées avec les barres et les chaînes encore présentes.
La boîte de munitions servait de pot de chambre.
Le bâtiment B a été transformé en mémorial avec à l'infini des grands panneaux des photos des prisonniers.
Les Khmers rouges avaient la manie de l'archivage et fichaient tous les détenus. Les 20 000 dossiers retrouvés prouvent le côté maniaque des tortionnaires chargés de rendre compte à l'échelon supérieur de l'élimination " des ennemis de la révolution ".
Le bâtiment C est entièrement rempli de cellules individuelles, construites en briques au rez de chaussée et en bois à l'étage.
Les barbelés sur les balcons servaient à empêcher les suicides des prisonniers.
Dans la cour, autrefois de récréation, la potence. A ses pieds, les jarres dans lesquelles étaient réanimés les prisonniers pendus par les pieds, pour faire durer le supplice.
Les tombes au nombre de 14 sont celles des dernières victimes, dont une femme.
Ce panneau en 10 points, énumère les règles en vigueur à l'époque. Assez édifiant !
Les leaders du Kampuchéa, Kaing Guek Eavun, sunommé Duch, un aix professeur de maths, était le tortionnaire en chef du S-21. En 2010, à l'issue de son procès, il a été reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité et condamné à 35 ans de prison. En appel, en 2012; il a été condamné à perpétuité.
Le monument aux victimes du Kampuchéa democratique.
12 prisonniers dont 5 enfants seulement furent retrouvés vivants .
Nous passons maintenant à plus de légèreté et pour notre dernier jour à Phnom Penh, nous décidons de nous rendre sur l'île de la soie. Nous louons un tuk-tuk à la journée et c'est parti !
L'île de la soie est située à 15 km de Phnom Penh et il faut prendre un ferry pour y accéder. Le ferry ressemble plutôt à une barge d'ailleurs ! La traversée dure 10 mn et coûte quelques riels.
Sur la barge il y a de tout : voitures, tuk-tuk, motos, camions, matériaux ...
Une petite visite à l'industrie artisanale locale : la soie
La culture du ver à soie
Une femme qui file la soie.
Le métier à tisser.
Et pour terminer avec Phnom Penh, la photo préférée de nos vacances !!!
Ceci explique le bras en écharpe sur la photo précédente.
En fait, j'ai glissé sur un trottoir humide à Phnom Penh et je me suis luxé le coude. Juste devant un l'hôpital. Je me dis "chouette on y va ", mais non ce n'était pas le bon. Avec notre anglais approximatif on demande : on y va comment ? en tu-tuk évidemment, quelle question.
Nous repartons pour l'hôpital Calmette, là ils parlaient français mais en voyant le bras , pas besoin de discours. Radio pour commencer, mais avant il faut payer. Diagnostic fait on appelle le chirurgien et l'anesthésiste et là je fais des bonds. Mais bon, pas le choix, c'est trop douloureux sans anesthésie.
Là aussi, il faut payer d'abord, donc Cricri repart en courant et dès son retour je me retrouve sur un brancard (toujours avec mes chaussures ), une aiguille dans le bras, je me réveille 20 mn plus tard, luxation réduite et le bras en écharpe.
Nous aurons passé 2 heures à l'hôpital, même pas le temps de quitter les chaussures . Le chirurgien était ravi d'avoir parlé à des Français, il avait passé 10 ans en France pour ses études. Finalement, j'ai eu beaucoup de chance !!
Après Phnom Penh nous prenons la direction de Kep au sud du Cambodge et au bord de la mer.
Nous reprenons le bus, la même compagnie, qui cette fois est carrément venue nous prendre à notre hôtel.
Créée n 1908 par les Français, sous le nom de Kep-sue-Mer, Kep était une petite station balnéaire très prisée dans les années 1960 avant de péricliter dans les tourments de la guerre. Elle a été en partie détruite par les Khmers rouges.
Pourquoi un crabe ? Parce que Kep est réputée pour son marché aux crabes et ses restaurants où on peut les déguster accomodés à toutes les sauces. Vraiment très bon !
Notre hôtel qui donne directement sur la plage. Un vrai petit paradis.
On vient à Kep pour ne rien faire, pour la plage, le farniente et pour manger du crabe au poivre vert de Kampot. c'est tout ce qu'il nous fallait après Phnom Penh et mon bras HS.
De notre hôtel il y a environ 2km pour se rendre au marché aux crabes. La route longe le bord de mer et nous y allons à pied, tous les 50 m nous nous faisons aborder par un tuk-tuk qui propose de nous y emmener.
Le marché aux crabes. Les hommes pêchent le crabe la nuit et ce sont les femmes qui les vendent.
Les crabes une fois pêchés sont maintenus dans l'eau à l'intérieur de nacelles et de cette façon ils conservent toute leur fraîcheur.
Ce n'est pas la criée, mais il y a des discussions pour le prix.
Les crabes ont une belle couleur bleutée mais ils ne sont pas très gros.
Les femmes les cuisinent aussi sur place, tout au fond du marché. Impossible de rester très longtemps à cet endroit tant la fumée nous pique les yeux.
Le marché où l'on peut aussi déguster les crabes.
Le restaurant le Kimly, recommandé par le Routard et par nous aussi. nous y avons mangé un crabe au poivre de Kampot; excellent !
On ne va pas à Kep sans visiter une plantation de poivre de Kampot.
Ce poivre est un des meilleurs au monde. Ce sont les français qui ont introduit sa culture intensive au XIX e siècle, au Cambodge. Après avoir périclité sous le régimle des Khmers rouges, la production connait aujourd'hui un nouvel essor. On dénombre près de 150 exploitations réparties de Kampot à Kampo Trach, près de la frontière vietnamienne.
on accède à la fermede Sothy's en tuk-tuk. Sur la route nationale un grand panneau annonce l'entrée d'un groupement de plantations de poivre et 3 km plus loin, on arrive à celle de Sothy.
La ferme compte environ 3 ha avec 850 plants de poivre.
Le poivre est une liane qui s'enroule autour d'un grand tuteur en bois.
Un même plan peut produire pendant une vingtaine d'années mais il ne commence à produire qu'à partir de la troisième année.
La floraison a lieu en juin avec la saison pluvieuse. Un pied donne entre 1kg et 1,5 kg de poivre par an.
Et la récolte se fait dès que l'on trouve des grains rouges, soit un an après.
Le champs est ombragé à l'aide de feuilles de palme pour protéger les pieds du soleil.
D'où viennent lers couleurs de poivre ? Les poivres viennent de la même plante. Les grains sont tout d'abord verts. Une fois détachés de la tige, on les fait sécher au soleil et ils deviennent noir.
Le poivre rouge, lui, est issu de grains mûrs. Quant au poivre blanc c'est une autre histoire. En fait ce sont les oiseaux qui en sont responsables.
Les oiseaux ne mangent que le poivre arrivé à maturité c'est à dire le rouge. Lors de la digestion, seule la première couche protectrice du grain de poivre est digérée. Le reste du poivre est ainsi regeté dans la fiente. C'est donc par cette voie naturelle qu'on obtient le poivre blanc. Mais aujourd'hui on peut l'obtenir en laissant tremper le poivre rouge dans de l'eau bouillante.
Le poivre de Kampot est le premier produit cambodgien à bénéficier d’une Indication géographique protégée (IGP) reconnue par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour être certain d'avoir du poivre de Kampot il faut l'acheter dans un emballage qui porte la mention "Kampot peeper" suivie d'un petit logo.
Voilà, c'est l'essentiel de ce que nous avons vu au Cambodge .
Suite de nore voyage enThaïlande.