3 Novembre 2017
La seconde semaine commence par une grande journée de voiture. 10 heures de route pour rejoindre Ambositra, avec un départ à 5h du matin. Nous empruntons la Nationale 34 jusqu'à Antsirabe puis nous continuons sur la Nationale 7.
Nous traverserons donc la région appelée les " hauts plateaux ". Cette région couvre les trois quarts de l'île s'appuyant sur trois massifs montagneux. Les parties les plus habitées se concentrent autour de Tananarive, la capitale, d' Antsirabe et de Fianarantsoa.
Dès qu'un taxi brousse s'arrête les petites marchandes de fruits et légumes s'agglutinent pour vendre leurs marchandises.
Un troupeau de zébus qui traverse la route.
Nous passons un pont qui enjambe la Tsiribihina et au bord du fleuve les femmes lavent le linge.
Une pause à Miandrivazo pour acheter de l'eau et faire le plein. Nous en profitons pour prendre quelques photos.
Entre Miandrivazo et Betafo nous rencontrons des chercheurs d'or. Les femmes et les enfants travaillent au bord de la rivière depuis 7h le matin jusque vers 16h pour trouver de la poussière d'or.
Nous poursuivons notre route en direction d'Antsirabe.
Tout au long de la N7 nous apercevons des fours à briques qui font partie intégrante du paysage.
A Madagascar, les habitations sont construites en briques et s'étalent sur des collines qui dominent les rizières.
Le bois étant rare sur les hautes terres, les malgaches ont très tôt développé la briqueterie.
La technique de cuisson des briques fut introduite en 1831 par Jean Laborde qui installa le premier four.
Deux types de terre sont utilisées pour la fabrication : l'argile et la laterite .
Les briquetiers louent les rizières aux paysans pendant la saison ou il n'y a pas de cultures et creusent pour atteindre l'argile.
La technique est très rudimentaire. On prépare la pâte à base d'argile qu'on mélange avec de l'eau. La terre est calibrée dans des moules, puis séchée au soleil.
Les briques rouges sont utilisées rapidement tandis que celles en argile nécessitent une cuisson de 48h.
Les briques sont superposées dans un four et cuites au feu de bois ou à l'écorce de riz, le paddy.
Le four édifié en forme de tour peut comprendre de 20000 30000 briques. Ce travail très méticuleux demande environ un mois car le placement des briques doit permettre qu'au moins deux faces de chacune des briques soient cuites. Les espaces sont ensuite remplis " d'akofa " (restes d'agriculture).
En direction de Ranomafana nous tombons sur un alambic de géranium, impossible de se tromper tant l'odeur de géranium était omniprésente.
Ce sont les enfants qui s'occupent de la vente.
Ils portent aussi leur chapeau traditionnel en rafia.
Le canal des Pangalanes. De Tamatave jusqu'à Farafangana, il s'étire sur 700km, tantôt sous forme de lac, tantôt en un canal étroit. Ce sont les Français qui ont entrepris à la fin des années 1940 de réunir cette succession d'estuaires le long de la côte pour en faire une voie navigable nord-ouest, plus sûre que l'océan, très agité et très dangereux.
Aujourd'hui certaines portions du canal ne sont plus navigables. Pas entretenues et envahies par des jacinthes d'eau.
Nous avons fait une balade en pirogue sur le canal entre Manakara et Farafangana.
Une pirogue traditionnelle, sans moteur, ce qui nous a permis d'apprécier la beauté de ce canal. Une étape reposante après ces journées de voiture.
Des villages sur les berges du canal. Les habitants vivent essentiellement de la pêche.
A Madagascar tout est récupérable tout est est réparable. C'est ce que m'a dit notre chauffeur. Effectivement, en voyant les voiles des pirogues, on le croit sur parole. Nous avons cru que ce pêcheur transportait une plante. Et non, c'est le feuillage qui lui sert de voile ! D'autres utilisent des vieux sacs de riz ou des morceaux de tissus rapieces .
Le retour des pêcheurs. Nous arrivons dans un village de pêcheurs de requins, coincé entre la mer et la lagune.
Le village, côté mer, beaucoup plus dangereux et côté lagune, beaucoup plus calme.
Herman, notre guide vient d'acheter le repas de midi : du requin .
Une digue à été construite autrefois pour briser les vagues. Malheureusement, elle n'est pas entretenue et les blocs de béton commencent à se détacher sous la force des marées.
Ces pêcheurs prennent beaucoup de risques sur leur pirogue très légère construite en albizia. Le retour est parfois périlleux. Nous avons vu une pirogue se retourner. Mais les pêcheurs ont pris le soin d'emballer les poissons dans des sacs pour ne pas tout perdre.
La petite visite d'un village de pêcheurs.
Pour le repas Herman nous a trouvé un petit endroit tranquille, face au canal et sous la surveillance d'un troupeau de zébus.
Au menu , du requin , de la langouste et des camarons accompagnés de riz. Et en dessert de l'ananas.
Et les enfants nous ont fait une petite démonstration de danse africaine.
A 70km de Tananarive nous faisons une étape à Ambatolampy, ville connue pour fournir toutes les marmites de Madagascar.
Ces cocottes sont utilisées dans tous les foyers malgaches pour la cuisson des aliments.
L'aluminium utilisé provient essentiellement de récupération : jantes, pièces de voitures etc ...
Dans la cour les pièces de récupération sont regroupées.
L' aluminium est fondu dans un creuset porté à plus de 800 degrés dans un four rudimentaire en briques chauffé au bois.
L'aluminium en fusion est déversé dans un moule en terre.
Le démoulage s'effectue rapidement dans la foulée.
La pièce otenue, une fois refroidie, passe au polissage pour obtenir le produit fini.
Ces hommes et ces enfants travaillent sans aucune sécurité et manipulent à mains nues le métal en fusion.
Une petite halte à Antsirabe, ancienne ville thermale qui a su garder un cachet de l'époque coloniale. La ville est située à plus de 1400m d'altitude, c'est d'ailleurs le point le plus froid de Madagascar.
Le Cercle Mess Mixte là ou sont regroupés les vendeurs de pierres semi-précieuses. Antsirabe est la plaque tournante du commerce des pierres parce que c'est dans cette région volcanique que l'on trouve le plus de lapidaires.
Les lapidaires sont des petits artisans qui taillent et polissent des pierres sur des meules.
Comme je le disais plus haut, à Mada rien ne se perd, tout est réparable, tout se recycle .
Avec un peu de talent, d'imagination et du courage on peut tout faire. Les malgaches sont très doués pour cela.
Nous avons visité une petite fabrique d'objets miniatures conçus à partir de cannettes de boissons et de toutes sortes de matériaux de récupération.
Un vieil aérosol, de la tubulure, du fil de pêche, des cannettes et vous obtenez un vélo, une Vespa, un avion, un pousse-pousse, un taxi brousse et une multitude d'objets miniatures.
Nous terminerons ce séjour sur une déception.
Nous devions prendre le train FCE, 163km de voie reliant Fianarantsoa à Manakara. Cette voie construite entre 1926 et 1936 traverse les plus beaux paysages de Madagascar à une vitesse de 20 à 35 km à l'heure. Soit environ 8 à 10 heures de trajet. Un des chemins de fer le plus raide au monde.
Le train était en panne, comme très souvent et nous ne pouvions pas attendre du fait de notre emploi du temps.